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De tout, de rien, de moi...
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22 juin 2010

Nouvel essai : L'Ange et moi

L'Ange et moi

 

« Croyez-vous aux anges? Et que représentent-ils à vos yeux? Et surtout, à quoi ressemblent-ils?

Sont-ils faits de matière : d'eau, de feu, de terre ou de vent? Ou bien sont-ils d'ombre et de lumière? Puissent-ils être célestes ou terrestres, sont-ils visibles et invincibles? Pour ma part, je pense qu'ils sont en chacun de nous, il suffit de les reconnaître pour les faire apparaître. »

 

 

Un jour, le soleil se leva et je fis de même. Je pris le train et comme chaque jour de la semaine sauf le week-end, je me rendis à la fac. Je suivis mes cours de littérature puis je mangeai à la cantine. Je ris avec mes amis, je m'ennuyai, puis je partis pour m'en évader. Je me retrouvai seul et finalement je rentrai chez moi.

Ce jour là, je rencontrai un ange. Je sus qu'elle en était un, non pas quand je la vis en premier lieu – elle me semblait indifférente des autres filles de mon TD jusqu'alors - mais lorsque je la sentis ; son parfum m'éclaboussa de splendeur et envahit tout mon être en éveillant mes autres sens. C'est à ce moment précis que je pus voir sa beauté, entendre sa respiration, sa voix et son rire, et que je voulus ainsi toucher sa peau blanche et goûter à son maigre et fragile corps. Mais il fallait attendre, car je ne la connaissais pas encore.

Comme ce fut une rencontre, je lui fis naturellement la bise. Au bord de mes lèvres, la stupeur m'agrippa telle le prédateur à sa proie. Je touchai ce qu'aucun mot ne pourra jamais exprimer tant cette sensation semblait divine. Pourtant, mes lèvres ne firent que de caresser ses joues. Je pensais à tord que j'avais déjà atteint le paradis ; je n'en étais qu'aux portes encore closes.

Et ce fut alors comme une explosion d'extase en moi : il se créa entre nous un lien tendre et savoureux, un mélange de malice et de complicité que l'on nomme généralement avec trop d'empressement sans en savourer l'inestimable valeur : l'amitié.

 

Mais elle fut pour moi de courte durée. Je ne reconnus pas de changement dans un premier temps, pourtant il y en eut bien un. Je dégustais avec une délectation intense chaque seconde passée avec elle. Tout comme une envoutante sorcière, cette jeune femme d'un an ma cadette exerça un pouvoir étrange sur moi : elle me fit rire souvent, pleurer parfois et sourire dès que je trouvais sa présence dans chaque objet, son, image me faisant penser à elle. J'appris à devenir jaloux de toutes les autres personnes qui entraient dans sa vie. Elle était l'unique sujet de ma pensée à chacun de mes battements de cœur : elle devint une obsession. Alors, il fallut que je me persuade qu'elle aussi ressentait la même chose avant même de m'apercevoir tout bonnement que cette délicieuse amitié s'était métamorphosée en amour.

« Ridicule », me direz-vous ; « Immoral ! », s'indigneront certains ou encore « Cœur d'artichaut », me chuchoteront judicieusement d'autres. « Je ne sais pas », vous répondrai-je, « tout ce que je sais, c'est que j'aime être avec elle, sentir son odeur embaumant mon désir, toucher ses douces mains et ses joues roses, voir ses yeux embrasser les miens, gouter à ses lèvres - blasphème que j'ai eu l'impudence de commettre une myriade de fois uniquement dans mes rêveries bien sûr - et entendre sa voix qui chante de bien jolies choses à mes oreilles. »

 

Mais ces choses n'étaient jolies que pour moi ; car pour mon adorée, elles n'étaient sûrement que neutres et amicales. Je me leurrais dès le début et convoitais un rêve aussi réalisable que celui de toucher à main nue les étoiles. Lorsque je m'en rendis compte, je sombrai alors dans une dépression telle qu'un gouffre abrupt aurait été plus facile à gravir pour atteindre la lumière du jour qui subitement avait disparu de ma vie.

Je la voyais encore pour certaines sorties amicales mais la souffrance que forgeait sa présence ne m'épargnait pas moins que lorsqu'elle était absente. Je m'étais créé des films au fur et à mesure : une bise devenait baiser et une étreinte entraînait des sentiments qui de son côté pouvaient être inexistants ou du moins pas aussi attisés que du mien. Aujourd'hui je payais le prix de ce trop plein d'amour offert à tort et à travers. Après tout, je devais me douter qu'un ange ne se laisse pas si facilement toucher. Il aurait fallu que je me batte ou que je sois meilleur dans n'importe quel domaine qui puisse la séduire.

 

« Puis nos chemins se sont séparés et je l'ai oubliée ; partiellement, cela dit. Son rire et son parfum me hantent encore lorsque je pense à cette merveilleuse rencontre. »

 

J'aurais aimé écrire ces mots, cela aurait fait une fin conventionnelle. Mais rencontrer un ange n'a rien de conventionnel. Il faut se placer dans un fantastique originel pour en comprendre le sens. Nos chemins donc, ne se sont plus jamais séparés et je dus, au nom de notre amitié, souffrir le martyr de la voir vivre sa vie sans la mienne à ses côtés. Je frôlai la folie et je pleurai chaque nuit sur mon sort, regrettant parfois cette rencontre sous l'emprise de la colère. Non, je ne pouvais pas regretter les baisers et les étreintes, les rires et les sorties et toutes ces choses qui m'avaient fait vivre les meilleurs moments de ma vie.

L'Ange avait pénétré mon cœur et n'en sortira plus jamais. Tel était son destin. Car un ange grave en nous un immortel amour en traversant nos vies et en sort sans se retourner, inconscient de ce qu'il a provoqué. C'est pourquoi il est ange : la blanche innocence de son cœur purifie le nôtre par la souffrance pour finalement nous adoucir. Un ange nous fait dire « j'ai aimé ». Un ange, si vous en croisez, sait donner son amour mais ne lui demandez jamais plus que ce qu'il donne déjà. Un ange est passé dans ma vie et ne repassera plus jamais. Cet Ange, c'est toi, ma belle, mon amour inavoué.

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